Expédition à Machu Picchu
(29/03/11)
Le Machu Picchu, cité perdue,
cité sacrée des Incas … Un rêve depuis le début de notre voyage sud-américain,
et bien, ce fût en effet un moment fort ! Notre approche et notre visite
ont été une véritable expédition ! Commençons par le commencement … il
s’agit d’abord d’aller à Aguas Calientes, le village au pied du site :
deux solutions existent, la marche ou le train mais on ne marche pas où on veut
(il faut payer un permis hors de prix et un guide pour marcher à la
queue-leu-leu sur le chemin de l’Inca !) et le train coûte très cher …
Ayant du temps et ayant envie de tenter le coup, on choisit la manière
détournée pour atteindre ce site : départ le matin en bus du village
d’Ollantaytambo, on passe un col et on descend, on descend par la route puis la
piste … Vertigineux ! Dire qu’on se demandait en montant dans le bus
pourquoi le surnommé « el casco », notre voisin de devant, portait un
casque ?!
On arrive au bout de 4 heures de
bus à Santa Maria, village en pleine jungle … Changement de climat, on achète
des avocats, des mangues et des bananes fraîchement cueillis ! Là, on
trouve un minibus qui part pour notre prochaine destination : le village
de Santa Teresa ! Trop simple … on nous annonce 1h30 de route … On roule à
peu près 10 minutes avant de buter sur un glissement de terrain ! La piste
a été coupée par les pluies de la nuit ! Les gens désertent le minibus et
se lancent à pied sur la route, alors, on fait pareil … On est en compagnie
d’un italien, de deux jeunes suisses et on suit les locaux … on marche, on
marche … on passe un glissement de terrain, puis deux, puis trois … D’ailleurs,
Fanny s’enfonce complètement dans la boue et les locaux disent : « Va
vite là où c’est « seco » ! » Mais bon, on a un peu du mal
à distinguer la boue sèche de la boue pas sèche … La boue, c’est la boue !



Et puis surprise (il y en a des
bonnes des fois !), on nous annonce que l’on vient de passer le dernier
glissement de terrain et que des voitures vont venir nous chercher … Chouette
alors ! On monte dans le coffre de la voiture et on ferme les yeux … Les
paysages que l’on traverse sont magnifiques mais la piste (si on peut appeler
ça une piste !) est ravagée et vertigineuse : on traverse des
torrents d’eau et on a l’impression d’être dans un jeu vidéo où tout s’écroule
après notre passage (promis une fois de plus, on ne recommencera
plus …) ! Le conducteur fonce quand même jusqu’au village de Santa
Teresa et nous pose même 8 km plus loin, à Hydroelectrica … le bout de la piste.
Il nous reste alors à marcher 13 km le long de la voie ferrée pour atteindre
notre but. Paysages de jungle superbes le long de l’énorme río Urubamba, on
devine d’en bas le site de Machu Picchu ; toute notre équipe arrive bien
crevée à Aguas Calientes : la nuit tombe juste, OUF !

Mais pas le temps de dormir trop
longtemps ! Lever 4 heures pour partir à pied (encore !) à l’assaut
du Machu Picchu et là, il y a du monde au balcon ! La Sainté-Lyon n’est
rien à côté ! Ouverture du chemin ou plutôt départ de la course à 5 heures
… là, on allume les frontales et c’est parti pour 2 km d’escaliers en pente
raide ! Bon, on peut faire les malins, on a fait le scratch …
premiers à entrer sur le site ! Nous attend alors une journée
mémorable … Le soleil, vénéré des Incas, va mettre plus de 8 heures à se
montrer ! On arpente tous les coins et recoins du site … La pluie, la
brume, les nuages vont et viennent … donnant un côté assez magique aux ruines
qui se voilent puis se dévoilent.


Beaucoup de gens se découragent …
vers 15 heures une nouvelle grosse pluie arrive. On s’abrite et on décide
d’attendre et d’y croire encore (on ne reviendra pas de sitôt au Machu
Picchu !). La pluie s’arrête et … le soleil arrive, balayant les nuages.
On passe alors deux heures à contempler les ruines, au milieu des montagnes …
on n’est plus qu’une cinquantaine sur le site … Moment magique ! A 17
heures, les gardiens sifflent et ont du mal à faire partir les quelques
survivants … On l’a eu notre Machu Picchu ! Une telle journée nous a
rapproché des Incas en nous montrant un peu mieux pourquoi ils vénèraient tant
les éléments naturels.


Quant au retour … on a pris le
train de 5 heures du matin (le moins cher) jusqu’à la première station. Trop
facile le train, petit dej’ avec café bien chaud, toilettes impeccables, sièges
moelleux … mais, on avoue, on a bien apprécié !
